17h03. Le cours ne finit pas tard. Je passe au milieu des travaux, arrive à la porte d'entrée, salue le gardien et monte mes cinq étages par l'escalier. Après m'être débattue un moment avec la porte d'entrée, j'arrive à entrer. Et comme d'habitude, je suis emerveillée de mon petit chez-moi. Après avoir tout rangé, il est 17h31 quand je m'installe sur mon bureau pour rédiger cet article.
Car oui, j'ai la fierté de vous annoncer qu'à part un tiroir spécial couverts, quelques tableaux et photos au mur, un fil pour étendre mon linge et une horloge, tout a été installé. J'ai eu l'occasion d'y passer une nuit et je dois avouer que ce fut toute une série de sentiments qui me traversèrent la tête.
Je dis au revoir à mes parents la veille à 21h08 par le balcon. Dès que je ne vois plus la voiture, je rentre pour cacher mes quelques larmes à une voisine qui lit sur son transat. Je téléphone à mon Alchimiste car je n'ai pas apporté de livre ou autre distraction à part la radio. Je me sens loin de tout et essaie de me raccrocher à la voix qui me répond au téléphone.
Puis je décide de sortir une chaise sur le balcon et révise. Pas de voisin à droite, ni à gauche, ni au dessus ni en dessous. Les appartments sont vides. Alors que le soir descend, mon regard se porte sur les immeubles d'en face, vieux et parfois curieux. Voir de la vie en face me rassure. Je peux voir un balcon où au moins cinq chats sont installés. J'essaie de m'imaginer le trajet d'un chat si il voulait sortir d'un balcon pour s'évader. Avec un peu de chance il pourrait grimper sur le toit mais au risque de se rompre le cou. Ca me fait sourire. je me fais ensuite une séance de gym sans avoir oublié de tirer les rideaux ;)
Puis après, une douche, je me fais un thé. Et là, je me sens mieux. J'ai fait MA gym, pris une douche dans MA salle de bains, pris MON thé dans MA cuisine, et suis allée reprendre l'air sur MON balcon. Tout ça est à moi. Je me sens moins dépaysée. Et encore moins lorsque je réexamine mon voisinage. Il y a quelqu'un au dessus qui est certainement en train d'emménager. En face, je repère les télémaniaques qui à minuit sont toujour devant leur télé qui lance des flashs d'appareil photo. Dans une salle, une lumière bouge comme la flamme d'une bougie et je m'imagine la pièce plongée dans une ambiance tamisée. Je n'ai jamais autant aimé avoir des voisins. Toutes ces petites choses me rendent heureuse. La présence humaine me réchauffe. C'est donc le lendemand sous la lourde chaleur de Nice que je vous écris ceci et vous salue tous bien bas, terrassée par le soleil de plomb.
Texte rédigé le lundi 28 juillet.