Non, laissez-moi y retourner ! Naan ! !
C'était tellement bien ce petit séjour à Saint-André-Les-Alpes…
Tout un roman.
1. Le train des Pignes
Le Train des Pignes est composé de petits wagonnets, dont chacun possède son propre moteur et qui peuvent ainsi se détacher ou s'assembler à loisir. Le Train des Pignes dépasse rarement trois wagons ( et donc trois bus, un wagonnet faisant à peu près un bus ).
Il produit un petit klaxon reconnaissable depuis toujours pour moi, depuis toute petite accourant à son appel, sur le balcon de ma grand-mère et le regardant passer avec envie.
On est projeté de tous les côtés, c'est excellent, mieux qu'à Disney Land. Au début, étant donné que pour moi c'était la première fois, je me suis accrochée à mon siège, serrant les dents, les yeux, les fesses et le reste !
Mais après, on apprend à se détendre, on se dit que même si le train là, il est au dessus de l'eau vers 5 mètres de hauteur, on a le temps de voir un déraillement arriver et de se précipiter de l'autre côté.
Les paysages sont splendides quand on ne passe pas sous un tunnel : montagnes, villages perchés, le Var ( le fleuve ), roches en pagaille, strates…
2. Le grand-père
Nous descendons à l'arrêt de Puget. Le grand-père de Dominique (celui qui nous a hébergé) a effectivement décidé de nous conduire jusqu'à la destination finale, en prétextant que nous ne saurions pas nous débrouiller pour faire marcher l'eau, le gaz and co ( et oui, maison totalement isolée ). Tout le long du trajet nous avons ainsi découvert un patriote niçois, pur nissart ( il le parle ), connaissant toute l'histoire du Comté de Nice et la géographie des lieux sur le bout des doigts.
Extrait : Tu lui as dit où on était là Dominique ? On est en France maintenant. Avant on était dans le Comté de Nice, maintenant on est en France...
Invectivant Dominique tout le long du chemin, il lui reprochait de ne pas nous expliquer tel montagne devant laquelle on passait, on la signification du nom de tel col…
Nous avons même fait un détour pour admirer le stratotype. Je ne peux pas vous expliquer en détail, sachez juste qu'apparemment, ce sont des strates visibles qui sont reconnues dans le monde entier comme étant les strates de référence représentant les différentes époques que vécut notre planète ( genre crétacé inférieur, supérieur… ).
Il a fallu qu'Alexis mesure la longueur d'une strate pour ensuite déterminer son âge et donc la période de sa création. Un frisson dans le dos, je croisais les doigts pour ne pas être interrogée par cet homme, qui a fait de cette virée une véritable sortie pédagogique, et qui, bien que très gentil, m'impressionnait quand même par son air d'ours bourru et jamais content. Il me faisait penser à un prof', oh insulte suprême pour lui, qui honnit le système d'éducation d'aujourd'hui et se plaint que son fils, son père et ses deux belles-sœurs soient instituteurs.
3. La maison
Nous sommes arrivés à la maison, grande maison, qui comprenaient, j'ai bien compté, 13 salles, plus un garage, plus un entrepôt à bois. Une belle maison aux volets bleus.
Ce n'était pas facile de s'orienter au début.
Seule aux alentours, isolée, à part des voisins que nous avons entraperçu, peu amènes, voir carrément détestables à en croire Dominique.
4. Les roubines ( ou dos d'éléphant )
Les robines sont des collines de marnes noires sculptées par l'érosion. Ce sont des collines complètement friables par temps sec, où on peut trouver plein de fossiles tels que des queues de poisson, des coquillages…Elles forment ces collines aux formes escarpées que vous pouvez voir en photo. Avec Dominique et Alexis, ce fut la course dans les roubines, nous sautions d'une roubine à l'autre tels des chèvres, nous dévalions les roubines en entraînant des minis avalanches sur nos traces, nous nous enfoncions dedans… Un vrai bonheur, mais physique je dois dire.
Quand il pleut par contre, c'est pire que de la glaise dans une grotte. Des semelles qui pèsent trois tonnes viennent s'ajouter sous nos chaussures, on s'enfonce jusqu'aux chevilles si on reste sur place trop longtemps.
Ca a occasionné bien sûr des batailles de boules de glaise, et je dois avouer que ce n'est pas super quand on est revenus, couverts de boue comme après une thalasso particulièrement éprouvante.
5. Eurosport
Oui, cette chaîne mérite à elle seule un chapitre sur nos péripéties. Il faut d'abord savoir que la télé de là-bas ne possédait pas le cable mais par un miracle satellitaire on captait Eurosport. Ah, Eurosport… Une chaîne d'une diversité infinie.
Déjà, les épreuves étaient commentées par des anglais, ce qui n'aidait pas à la compréhension. Mais de plus, lors des pages publicitaires, ces dernières étaient en allemand !
Nous tombions systématiquement sur les mêmes pubs : Veolia Environnement et aussi une pub pour ceux qui fabriquent les tunnels d'avion…
Et nous tombions aussi systématiquement sur les épreuves de curling, un sport qui nous a fait rire plus d'une fois. J'ai bien peur que moi, Dominique et Alexis ne comprenions rien à la beauté de ce sport qui pour nous, ressemblait fortement à de la pétanque sur glace à l'exception près que justement c'est sur glace et que les gars frottent comme des malades sur la glace avec des balais, pour augmenter la portée de la balle.
De bonnes tranches de rigolade.
6. Les jeux
Nous nous sommes de plus livrés à de palpitantes activités qui ne paraîtront guère étonnantes à ceux qui nous connaissent : de nombreuses parties de tarot ! Avec en plus deux jeux que j'avais apporté tout simplement excellents, qui peuvent paraître simplets si vous vous renseignez dessus mais qui sont simplement délirants : Laoupala et Rapidcroco. Ou comment s'arracher les cheveux en moins de deux pour les stressés dans mon genre.
7. Dominique
Et comment ne pas finir par notre charmant hôte Dominique ? Affublé de son éternelle écharpe rayée, le sourire aux coins des lèvres, et les cheveux bientôt devant les yeux, il tombe amoureux de toutes les jolies filles qu'il croise et se targue du fait qu'elles le sont aussi sans le savoir ( amoureuses de lui ).
Bon crapahuteur, il doit connaître toute la zone ou l'on était. Son jeu préféré ? Les roubines bien sûr.
Toujours charmant, poli et patient ( il faut l'être avec moi ), il n'a quand même pas hésité à s'allier avec Alexis pour me taquiner . Solidarité masculine soi disant.
Un sacré numéro !
Ah, je voudrais tant y retourner…
Et bravo à tous ceux qui ont eu la patience de tout lire.