Je vis constamment avec des regrets. Comme tout le monde je crois.
Vous vous rendez compte qu'il y a une semaine je vivais une soirée de folie ? Mais c'était il y a une semaine et en regardant mon réveil, je me dis... " 19h11, j'étais en train de les attendre sur le parking. Katia était déjà arrivée ainsi que quelques autres. Mais je n'avais pas fini d'attendre les retardataires... ".
C'est ainsi que j'avais déjà expliqué à quelques personnes que mes regrets et ma nostalgie étaient tels que lorsque j'empruntais un chemin où je croisais une personne que je connais et avec qui j'ai passé de bons moments, lorsque je continuais ma route, je me retournais fréquemment pour revoir le lieu de la rencontre, même quand je ne le voyais plus. " Tiens, si je retournais à ce virage là, je pourrais revoir l'endroit où l'on s'est vus. Et maintenant, si je revenais dix minutes en arrière on serait encore en train de discuter. " Je voudrais photographier d'un coup d'oeil tous ces endroits, mais je dois recommencer par peur d'oublier un détail. Une façon de faire mon deuil, oui, le deuil des petites choses.
Du jour au lendemain, comme ça, je me suis rendue compte que ça va cruellement changer quand je quitterais le lycée. Ce n'est pas tant le fait que je vais bosser pendant un an sans rien fair d'autre qui me trouble, non, j'y suis préparée, mais le fait que ça y est, j'entre plus ou moins dans une nouvelle ère où il va falloir me montrer plus adulte. Certes, il ne tient qu'à moi de rester avec " une âme d'enfant " comme on dit. Mais l'innocence est passée.
C'est le fait que tout ça est derrière moi, passé. Que je ne pourrais jamais rattraper les petits moments de bonheur perdus aux détours de mon chemin de vie.
J'ai si souvent rêvé d'une horloge à remonter le temps. On remonte les aiguilles autant de fois qu'on le souhaite pour revivre les meilleurs moments et cette fois, on serait conscient de l'éphémère de ces situations, et on en profiterait bien.
C'est ainsi que la plupart du temps, je me prends la tête avec ça pendant des périodes où je voudrais que rien ne change. Je me dis de profiter, profiter pendant qu'il en est encore temps. Le temps, mon pire ennemi.
Mais finalement, je me reproche invariablement de ne pas avoir assez savouré l'instant présent. C'est toujours pareil.
Ainsi, si je n'arrive pas à changer, je mourrais avec tant de regrets.
Mon blog a un an. C'est étrange de se dire que en retournant aux premières pages de ce blog, c'est retourner un an en arrière en quelque sorte. Mais c'est pareil avec les photos, les dessins et tout simplement les souvenirs.
Photo de Natdanl